Si l’on en croit les mythes locaux, Bali fut créée par le dieu des Enfers, Kala, et ses habitants par le dieu Brahma.
Une seconde interprétation dit qu’il existe un être primordial qui, pour meubler sa solitude, a extrait une déesse de sa cheville, avec laquelle il créa l’univers.
On pourra adhérer à la croyance de son choix, une chose est sûre : selon les historiens, les Balinais viendraient du sud de la Chine, d’où les Han les expulsèrent vers l’Indochine, quelques siècles avant J-C. Aujourd’hui encore, on ne peut nier l’influence évidente qu’a eu l’histoire de Java sur Bali.
Une histoire d’influence
On ignore précisément comment, dès le IVème siècle, des voyageurs en provenance de l’Inde et du Sri Lanka débarquèrent en Indonésie, implantant ainsi l‘hindouisme à Bali. Toujours est-il que l’île a alors emprunté de nombreux aspects de leur culture aux Indiens, dont le système de castes. Ils se sont également grandement inspirés de leurs philosophies et leurs arts. On constate encore aujourd’hui que ces héritages sont présents dans la vie quotidienne des Balinais.
C’est aux alentours de 1400 qu’un prince javanais, converti à l’islam, fonda l’état de Malacca en Malaisie, marquant le début de l’influence musulmane qui se répandit rapidement sur l’île de Java, attirant ainsi toute « l’intelligentsia » à Bali. C’est alors que Bali devint l’île refuge de l’hindouisme.
Ce n’est qu’au XVI ème siècle que les Européens s’intéressent à la conquête de l’île et à l’Indonésie en générale, notamment pour ses trésors épicés comme le clou de girofle, le poivre, la noix de muscade…
L’année 1597 à Bali fut marquée par un conflit opposant les hollandais aux princes Rajahs qui n’acceptaient pas ces nouveaux arrivants et souhaitaient l’indépendance de leur pays. Cette lutte ne s’achèva qu’en 1906 dans un bain de sang : le Rajah de Bandung, se rendant compte que les hollandais étaient de fait maîtres de l’île, mit le feu à son palais et, accompagné de ses sujets, se jeta sous la mitraille et les canons des Hollandais. Les quelques rares qui survécurent au carnage se poignardèrent de leur Kriss (arme blanche de cérémonie) dans un suicide collectif. Ces gestes obligèrent les hollandais à respecter les coutumes de l’île jusqu’à leur départ définitif après la deuxième guerre mondiale.